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Quentin raconte « EVEIL »

Témoignage de Quentin sur EVEIL

 

Je m’appelle Quentin, je suis ingénieur et « maître es sciences appliquées » formé en France et au Québec. Je suis jeune papa et je travaille à temps partiel comme professeur particulier de mathématiques en CESU (chèque emploi service universel). Je suis aussi jardinier et peintre. En 2017, je suis fraîchement diplômé. Toutefois, je me sens en rupture avec mes diplômes. Mon expérience universitaire ne m’a pas donné l’occasion d’avoir des expériences concrètes avec les connaissances que l’on m’a enseignées. Je m’installe en Ardèche. Mes parents ne comprennent pas ce que je viens faire là. Pour eux, c’est un territoire principalement pour les personnes à la retraite. J’ai suivi le parcours ESS (aujourd’hui parcours découverte Entreprendre Autrement) proposé par AMESUD ce qui m’a permis de prendre connaissance et d’intégrer la formation Éveil. C’est ainsi que mon parcours commence.

 

Mon parcours de jeune diplômé à stagiaire à Éveil : de l’abstrait au concret

L’École d’ingénieure a fait de moi un polytechnicien. En tant que tel, j’étais destiné au monde de l’industrie et de la technologie. Cet avenir brillant ne m’a pourtant pas empêché d’être perdu à la sortie de l’Université. J’avais acquis une somme de connaissance théorique comme construire un canal. Pourtant, je n’ai que très peu d’expérience concrète dans le domaine.

Éveil est cet espace disponible qui permet de passer de l’idée au projet. Pour moi, elle a été l’école du concret. Je suis arrivé avec une idée de projet de transformation alimentaire (notamment la fermentation), un projet de ferme pédagogique et de faire pousser des légumes. Pour passer de l’idée au projet, les autres stagiaires et moi-même avons suivi les différentes interventions. Nous avons pu visiter différentes structures locales de l’économie sociale et solidaire. Cela nous a permis de comprendre concrètement comment fonctionnaient ces entreprises, quel était leur statut, et comment elles en vivaient.

Post Éveil, j’ai mis un peu de côté le projet choucroute. Je pars m’intégrer dans l’une de ces structures partenaires de la formation en tant que service civique. En travaillant dans cette école alternative, j’ai pu m’améliorer en bricolage et en jardinage. J’ai fait de la peinture avec les enfants. J’étais moi-même un enfant ! J’avais besoin de mélanger les couleurs à 28 ans. Les mains pleines de peinture, c’est ce que j’appelle une expérience concrète. J’y consacre même encore aujourd’hui du temps en pratiquant l’aquarelle.

Plus j’ai nourri des choses concrètes, mieux j’ai compris les choses abstraites. C’est comme ça que je me retrouve à n’utiliser aucun engin motorisé dans mon propre jardin. J’ai pu ainsi calculer concrètement les dimensions du canal dont j’avais besoin pour irriguer mes cultures.

Mes expériences concrètes m’ont permis de me sentir équilibré dans ma vie quotidienne. Cet équilibre, je le dois aussi à mes apprentissages reçus durant Éveil.

 

La formation qui donne toute sa place aux stagiaires 

EVEIL aura vraiment été une expérience humaine et collective peu commune. En tant que première promo, nous étions aussi au cœur d’un projet ambitieux porté par nos formateurs : Yann, Isabelle, Anne et Sylvain. Leur projet à eux, c’était l’école de projet EVEIL. Ils avaient beaucoup d’incertitudes sur les possibilités de la faire durer dans le temps.

Ils n’ont cessé de nous répéter que « cette formation (nous la faisions) ensemble ». Une vraie cohésion de groupe a émergé et a fait qu’on ne pouvait pas faire semblant ou tricher à EVEIL. Je me souviens du Directeur de mon école d’ingénieur disant qu’il était conscient qu’il y avait de la triche au cours des examens. C’était impossible à EVEIL.

Cette expérience collective m’a aussi permis de me positionner sur le travail de groupe. Je sais aujourd’hui que j’ai besoin de travailler seul. Et je l’assume ! Il existe différentes manières de travailler. Personnellement, je n’ai pas envie de monter un projet avec plein de personnes. Cela a été très formateur pour la mise en place de mon poste de professeur de mathématiques particulier.

 

Ce que je retiens de mon passage à EVEIL : la règle et son application

Je retiens aujourd’hui que j’ai pu valoriser mes connaissances acquises à EVEIL dans mon métier de professeur particulier de mathématiques.

Il y a eu des cours qui m’ont marqué plus que d’autre. Je me souviens de celui portant sur les statuts juridiques. Yann, le formateur, nous apportait son expérience du terrain et la façon dont son collectif du Viel Audon a repoussé les limites. J’ai beaucoup de souvenirs qui me reviennent à ce sujet :

  • Pour la composition d’une association, tout le monde pense qu’elle doit consister en un bureau et un conseil d’administration. Dans les faits, ce n’est pas obligatoire.
  • La possibilité pour les SCOP d’être à but lucratif alors que je pensais le contraire.

Je venais de comprendre qu’il existe un décalage entre la règle et son application. Cela m’a beaucoup aidé dans le montage de mon activité. J’avais bien retenu que le meilleur statut est celui qui permet d’exercer son activité au mieux. J’aurai très bien pu me déclarer en micro-entreprise et appliquer les règles relatives à ce statut. Or, j’ai choisi d’être professeur de maths avec un statut de femme de ménage. C’est à mon sens le juste statut. Je rends, à mes élèves et à leur famille, un service public qui n’est plus rendu par l’Éducation Nationale.

Ce statut me permet de trouver un équilibre entre mes cours et ma vie personnelle. J’ai du temps et c’est pour moi une grande source de satisfaction. 

J’ai participé à l’école de projet EVEIL en 2017 et j’ai aujourd’hui le recul suffisant pour en parler. EVEIL a été une aventure de groupe. Les stagiaires avaient la possibilité de créer, former et déformer la formation. Les formateurs se formaient en même temps que nous. De plus, j’ai été surpris par la grande qualité des interventions. Elles m’ont paru plus pertinentes que celles des professeurs surdiplômés de ma formation d’ingénieurs.

Enfin, j’ai envie de dire aux futurs stagiaires, comme aux financeurs, de faire confiance à l’équipe de formateurs. EVEIL est idéal pour des porteurs de projets qui se questionnent sur le sens à donner à leur vie professionnelle.

Pour vivre l’aventure EVEIL ou pour plus d’informations, contactez Anne.